Avec un soupire je reposais mon bic rouge, corrigé les copie était ce que je trouvais de plus ennuyant. Je m’étirais avant de me lever pour aller dans la cuisine en passant par le salon ou Ambre regardais encore la tv. Je jetais un coup d’œil à ma montre en me servant un verre de coca et je soupirais à nouveau.

« Ambre, va dormir demain tu as cours. » Lançais-je depuis la cuisine.

« Mais Kyra s’il te plait. » Protesta-t-elle.

Je soupirais encore et reposais mon verre vide avant d’aller dans le salon pour voir ce qu’elle regardait. National Geographic. Encore. Je levais les yeux au ciel.

« Bon d’accord mais quand ce reportage est finit au lit. »

« D’accord, d’accord. Tu sors ? »

J’hochais la tête, lâchant vaguement que j’allais me dégourdir les pattes à Central Park. J’attrapais ma veste et quittais l’appartement en notant une réponse évasive d’Ambre, un amuses-toi bien et rentre pas trop tard, je souriais et fermais la porte. Une fois hors de l’immeuble je me dirigeais vers Central Park, évitant les contacts avec les gens, c’était pas très conseiller de me faire bousculer. Surtout avec mes fréquentes sautes d’humeur, m’enfin c’était pas vraiment ma faute si j’avais développé une sorte de deuxième personnalité comme le disait le professeur Xavier. Non ça c’était la faute du taré dont je portais le nom.

Enfin arrivée à Central Park j’observais un peu, c’était assez désert ce soir, je sursautais en sentant mon téléphone portable vibrer dans la mon jeans, je l’attrapais. « ‘suis partie me coucher. Bonne nuit. » Pas difficile de comprendre que ça venait d’Ambre, je souriais, j’adorais ma petite sœur. JE rangeais mon téléphone dans ma poche, pas besoin de lui répondre puis je me dirigeais vers la zone boisée en prenant ma forme de louve.

J’adorais ça, je parcouru en courant les derniers mètres et me retrouvais sous le couvert des arbres. On aurait dû continuer de vivre à l’institut, y’a une grande forêt tout près. Ici ce n’est pas si grand que ça, à peine un îlot de verdure en pleins cœur de Manhattan. Je marchais entre les arbres et je me figeais soudainement en sentant une odeur inconnue un autre loup ? Je me dirigeais vers lui un peu plus vite et me figeais à nouveau en l’apercevant.

Par tous les dieux, il est énorme ce loup.

J’espérais qu’il n’allait pas m’attaquer ou quoique ce soit vu sa taille et sa carrure, mais bon Central Park c’est quand même mon territoire. Alors c’est lui l’intrus.

Aller se dégourdir les pattes en pleine semaine c’était pas vraiment une bonne idée. Et laisser Ambre toute seule a l’appartement encore moins bonne idée. Mais Ambre est une fille sage qui ne fait pas de bêtises alors il n’y avait pas de soucis. Enfin en théorie parce que les accidents ca arrivait vite, mais je ne devais pas penser à ça. Ambre sait se débrouiller après tout. Je soupirais.

Une fois transformée j’avais commencé à courir entre les arbres, jusqu’à ce que je sente une odeur étrangère, un loup qui squattait chez elle, enfin non rah bon sang cet instinct. Chez elle c’était l’appartement, pas Central Park, Central Park appartenait à tout le monde. Voilà. C’est pour ça que j’acceptais les chiens errant et les chats qui trouvaient refuge dans le parc. Bon par contre là, c’était un loup et Shaina au fond de moi avait envie de montrer qu’il était pas chez lui ici. Sauf qu’il était grand. J’aurais pu déglutir en voyant sa taille et flute quoi, je suis sur mon territoire alors c’est moi le chef. On y croit tous hein ? Mais oui aller on y croit.

Que je ne puisse pas me faire comprendre en louve était agaçant, aussi bien pour moi que pour ceux qui connaissaient mon pouvoir. Il n’y avait guère que le professeur Xavier et le docteur Grey pour s’amuser de mes commentaires sur les autres quand j’étais en louve. Je penchais la tête sur le côté en observant le nouveau venu à New-York, oui sûrement un nouveau venu parce que j’avais jamais repérer son odeur dans Central Park. Je repris forme humaine pour m’assoir par terre devant lui.

« T’es grand toi tu sais ? » Lançais-je en souriant. Oui c’était un début de conversation parfaitement banal. Et puis c’est vrai qu’il est grand quoi. J’ai une taille normale moi en louve. « Comment ça se fait que tu sois si grand hein ? » Heureusement qu’il n’y avait personne parce que parler a un animal c’était pas vraiment un truc banal. Je soupirais avant de faire la moue.

« Pourquoi je te pose des question, tu dois pas savoir parler je me trompe ? Ou alors t’es chanceux parce que moi quand je me transforme j’y arrive pas. » Moulin a parole moi ? Mais pas du tout voyons, enfin j’ai l’habitude de parler beaucoup étant donné que je suis prof mais bon. « Je m’appelle Kyra. » Et dire son prénom a un loup ça semble un peu con ... mais je suis un peu dérangée alors c’est pas bien grave.

J’avais bien fait de sortir finalement, enfin en même temps je n’aurais pas pu faire sans sortir, et ce n’était pas Ambre qui aurait pu m’en empêcher. J’étais tombée sur un loup, très très grand. Trop grand pour que ce soit normal. Et soit dit en passant, un loup à New-York c’était peu courant. Mais soit, passons. Il était peut être un mutant lui aussi. Bah qui sait, déjà c’était pas un simple loup alors bon.

En tout cas je m’essayais devant lui, sans crainte, il ne me ferait pas de mal. Et Shaina semblait d’accord, mais elle faisait toujours confiance à ceux qui pouvaient se transformer en animal, sûrement parce qu’elle était ma part animale. Bah qu’importe. Moui bon d’accord, j’avais le don d’énoncer des évidences en disant qu’il était grand. Et on applaudit hein. ... Et en plus il pouvait parler comme ça. Chanceux va. Hé non seulement je pouvais pas parler sous forme animale, mais en plus j’étais pas grande. C’était tout simplement pas juste tiens.

« Enchantée Fenrir. » Et on évitait d’énoncer l’évidence même, à savoir que c’était comme dans la mythologie Nordique. Une fois en soirée c’était suffisant. En tout cas c’était amusant, il portait bien son nom. (Non vraiment elle est bête Kyra là ...) Je m’étirais un peu en le regardant se coucher, nettement moins grand et impressionnant comme ça.

- Je suis plutôt surpris de croiser un loup dans les parages, même si... Tu n'en es pas vraiment un.

« C’est moi qui suis surprise, j’étais jamais tombée sur un loup à Central Park ... ni même à New-York d’ailleurs. » Je souriais un peu, ça ne me dérangeais pas du tout, au moins je n’étais plus toute seule. Et puis j’étais plutôt partageuse, même si je considérais Central Park et plus globalement New-York comme chez moi, je partageais volontiers il y avait bien assez de place de toute façon. « Tu es à New-York depuis longtemps ? » Et voilà la curiosité qui refait surface. Mais au moins j’évitais de dire des bêtises.