Gwenaël & Salem

Encore une journée de boulot comme d’habitude, je soupirais un peu en marchant dans les couloirs de l’héliporteur pour aller dans la salle de tir, depuis cette fameuse soirée que j’aimerais oublier mais qui ne me sortait pas de la tête, j’essayais d’éviter Salem le plus possible. Mais le fait qu’on m’ait chargée de l’aider à s’adapter au monde moderne m’empêchait de vraiment l’éviter.

Pourquoi moi ? Hein ? Pourquoi moi, bon sang ? Sincèrement je ne comprenais pas, j’avais rien de spécial. J’étais juste une des plus jeunes agents que le Shield avait. Bon d’accord j’étais douce et compréhensive, mais quand même. J’entrais dans la salle de tir sans regarder si il y avait quelqu’un d’autre puis je me plaçais dans un coin pour pouvoir tirer et me défouler sur des cibles en carton. Quand j’avais commencé ça, suite à la suggestion de Jack, il s’était un peu moquer en voyant l’état de la cible. Et il m’avait dit qu’il préférait ne pas me contrarier si j’avais une arme en main.

Le casque sur mes oreilles je n’entendais strictement rien et j’étais concentrée sur la cible en face de moi. Si quelqu’un entrait je ne le saurais pas, parce qu’il n’y avait eu personne de présent quand j’étais arrivée.

Stupide Salem, Stupide Shield, Stupide blondasse, et Stupide décennie…. Les livres que j'avais emprunté à la bibliothèque lors de mon passage dans je ne sais plus quelle ville n'avaient servis à rien. J'étais la, incapable de penser à autre chose qu'a une jolie blonde que j'essayais d'éviter depuis maintenant une semaine. Ça n'avait rien de facile d'éviter une jolie blonde, quand on était dans un héliporteur clos, et que la blonde en question était votre partenaire. D'autant plus quand elle était votre partenaire quasi obligatoire étant entendu que vous étiez restée cryogénisée pendant plus de cent ans. Quelle histoire hein ?

De lassitude je fermais le livre que je n'avais de toute façon pas réussi à lire, et je me levais. Il était l'heure d'aller s'entrainer. Rien de tel pour passer le temps. Bien que les armes à feu ne soient vraiment pas mon dada, elles étaient des éléments obligatoires dans nos vies. Il valait mieux savoir s'en servir et ne jamais avoir l'occasion, que enfin…. voila.

Cela dit, ce n'était pas ce que j'avais prévu aujourd'hui. Je voulais juste aller m'entrainer à autre chose. Les arts-martiaux, faire quelques prises… Par malchance, j'étais seule, et le seul bruit à cette heure ci venait de quelqu'un qui s'entrainait dans la salle de tir. Une déveine si vous voulez mon avis, mais soit…   Du nerf Salem. Du nerf. c'était facile à dire, les salles de tir me mettaient mal à l'aise, mais j'y pénétrais quand même tentant de reconnaitre la personne qui tirait. Elle était encore loin de moi, et je n'avais pas mes lunettes, alors je m'approchais un peu et …. je reculais aussitôt. L'Agent Ashmore était en train de s'entrainer au tir, et quelques jours auparavant, je me serais arrêtée derrière elle, la regardant faire avec une lueur de fierté. Desormais, je tentais juste de battre en retraite pour sortir de la salle, me prenant dans ma hate les pieds dans je ne sais quoi, m'écrasant au sol en même temps qu'une étagère dans un tintement plus que sonore. Pour la discrétion, c'était raté.

Gwenaël & Salem

Je continuais de tiré, pour oublier ce à quoi je n’arrêtais pas de penser. Oui bon, oubliez donc ça, c’est pas très clair. Et je doutais que ça le soit. Bref. Je tirais. Je venais de vidé mon chargeur sur une pauvre, et innocente, cible en carton. Paix a son âme. Enfin si les cibles en cartons en avaient, ce dont je doutais fort. Et puis alors que je rechargeais mon arme, j’entendis un gros bruit. Je me retournais pour voir une étagère au sol. Ainsi que... celle qui hantait mes pensées.

Je soupirais légèrement et j’enlevais le casque, puis après avoir posé mon arme je m’approchais de Salem et je lui tendais la main pour l’aider à se relever.

« Un coup de main ? » Je lui souriais légèrement, attendant qu’elle prenne ma main pour se relever. « Pas de bobo j’espère ? » Demandais-je aussi.

Mouais. Avec ça j’allais remporter la palme de la bêtise tient. Avec des questions comme ça, c’était sûr. Parce que bon, elle avait dû se faire mal quand même. C’était évident. Je soupirais légèrement et je passais ma main, celle non tendue, dans mes cheveux.

« Désolée question stupide. » Ajoutais-je, comme pour lui dire « tu n’es pas obligée de répondre ». Mouais c’était déjà un peu mieux.